Tendre vers un « urbanisme circulaire »

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dixit.net est une agence de conseil et d’innovation pour la transformation de la ville, fondée en 2015 par Sylvain Grisot

Qu’est-ce que l’urbanisme circulaire ?

Loin d’être un concept théorique, l’urbanisme circulaire transpose les principes del’économie circulaireà l’utilisation du sol par la ville et propose une alternative concrète à l’étalement urbain.

La ville se disloque. L’étalement urbain en France, ce sont 30 000 hectares de terres essentiellement agricoles qui sont consommées annuellement. Soit 20 fois le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, ou plus de 350 Europacity. Tous les ans. Bien sûr, une partie de ces terres a légitimement permis de loger une population qui croît et une économie qui se développe, mais finalement si peu. Car la croissance urbaine est aussi inefficace : la tache urbaine croît aujourd’hui deux à trois fois plus vite que la population.

Les impacts directs et indirects de l’artificialisation des sols sont massifs et trop souvent ignorés : perte de capacité de production alimentaire, fragmentation des milieux naturels, intensification des déplacements, émissions de CO2 et de polluants, impacts financiers, perte des proximités, fragmentation sociale…

Il est temps d’agir et de changer de modèle de développement urbain pour construire une ville frugale, résiliente et accueillante. Aujourd’hui, la fabrique de la ville est organisée pour que tous les acteurs aient intérêt à la consommation incessante de sols agricoles. Il parait tellement plus facile d’aménager des surfaces agricoles que de reconquérir des friches urbaines ou de densifier la ville existante… Bloquer l’étalement par la contrainte réglementaire ne sera donc pas suffisant : il faut développer les alternatives positives à cet engrenage.

L’urbanisme circulaire transpose les principes de l’économie circulaire au cœur du moteur de la fabrique urbaine, en se focalisant sur le devenir des sols. Cette approche privilégie des processus en boucles, les plus courtes possibles, pour économiser au mieux les ressources mobilisées dans la fabrication : réemploi, réparation, recyclage…

L’urbanisme circulaire doit produire une ville flexible, capable de s’adapter en continu aux évolutions des besoins, pour permettre une optimisation de l’usage des sols déjà artificialisés, et ainsi éviter la consommation de nouveaux sols agricoles ou naturels :

De linéaire, la fabrique de la ville devient ainsi circulaire, en engageant des cycles de transformation de l’existant.

1. Intensifier les usages de la ville. Comment mieux valoriser l’existant sans le transformer ? L’identification des espaces sous-utilisés de la ville et de nouveaux modes d’organisation peuvent permettre de répondre à de nouveaux besoins sans construire.

2. Transformer les bâtiments existants. Peut-on redonner un usage à un bâtiment délaissé pour éviter friches et déconstruction ? Tirer les enseignements de projets de changement d’usage doit permettre à la fois de généraliser ces projets et de construire aujourd’hui un neuf évolutif.

3. Recycler les espaces urbains. Mais il faut parfois revenir au sol pour rebâtir la ville sur son emprise. Comment recycler les friches ? Comment rendre heureuse la ville dense ? La ville existante pourrait servir plus souvent de matière première à la ville de demain, mais il faudra parfois acter la fin de la ville et redonner aux sols d’autres usages.

La bonne nouvelle, c’est que partout en Europe se développent des projets pionniersqui tracent la voie. Il est temps de généraliser ces solutions et d’engager concrètement la transition de la fabrique de la ville.